La Commission européenne et le Maroc ont débuté à Rabat le premier cycle de négociations pour une zone de libre-échange approfondi et complet.
Après la réunion,
le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht a dit "ces négociations montrent l'engagement ferme de l'UE à poursuivre le développement de ses liens d'investissement avec des partenaires sud-méditerranéens qui sont engagés dans des réformes politiques et économiques».
La déclaration du Commissaire sur le supposé engagement du Maroc dans des réformes coïncide avec une campagne de lobbying agressif par le Maroc pour lutter contre la proposition des États-Unis de la surveillance des droits de l'homme par l’ONU au Sahara Occidental. Le Maroc a estimé que c’est "une attaque à sa souveraineté nationale». Le ministère marocain des Affaires étrangères a fait valoir qu'il n'y a pas besoin de surveillance des droits humains au Sahara Occidental, parce qu’il y a plus de violation dans le Nord». Les négociations avec la Commission commerce ont commencé le 22 avril, la date à laquelle le Conseil de sécurité s'est réuni pour discuter du mandat de la MINURSO.
C'est précisément l'interprétation marocaine erronée de sa souveraineté nationale qui est au cœur de la position douteuse de l'UE sur le Sahara Occidental. Alors que l'Union ne reconnaît pas la souveraineté autoproclamée du Maroc sur le territoire occupé, il ne fait pas le pas supplémentaire d’exclure expressément le territoire de ses accords commerciaux avec le Maroc, tel que pour la zone d’application de l’accord de libre échange approfondi et complet (ALEAC).
L'ALEAC vise l'intégration progressive de l'économie marocaine dans le marché unique de l'UE. Les discussions devraient approfondir les relations commerciales existantes dans un certain nombre de domaines non encore couverts, tels que les services et les marchés publics, la protection des investissements et des engagements en matière de concurrence et les droits de propriété intellectuelle.
En outre, l'ALEAC permettra de simplifier les procédures douanières existantes et de supprimer les obstacles au commerce, les normes industrielles et des exigences de sécurité alimentaire.
Les négociations ont été officiellement lancées le 1er mars, par le Premier ministre marocain Benkirane et le président la Commission européenne Barroso, qui a saisi l'occasion
pour saluer les réformes politiques au Maroc.
L'UE est le principal partenaire commercial du Maroc, ce qui représente environ 50% du commerce total du pays. Les échanges commerciaux UE-Maroc ont continué à croître au cours des dernières années, pour atteindre plus de 26 milliards d’€ en 2012. Le commerce des services dépasse les 7 milliards d’euros, selon les derniers chiffres disponibles. Les totaux des stocks d'investissements bilatéraux directs approchent 29 milliards d’€.
Le second tour de négociations est prévu pour fin juin à Bruxelles.